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Page:Buies - Chroniques, Tome 1, Humeurs et caprices, 1884.djvu/378

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Langevin, repoussé partout, devra chercher sur la carte une nouvelle province à annexer au Dominion, pour combler tant de vides et se refaire une majorité.

Toujours entraîné par cette vertu de l’obéissance que les singes possèdent à un degré surprenant, M. Langevin a voulu imiter son maître jusqu’au bout et s’entourer de nullités, de pantins, d’automates. Il n’a pas compris que le règne des crétins n’est pas illimité, et que c’est un fait anormal que le gouvernement des peuples par les imbéciles. Un homme, à force d’audace et de mensonge, et servi par la profonde ignorance de la masse, peut quelque temps escamoter le pouvoir, mais il ne peut être suivi impunément et remplacé par un homme qui n’a que des velléités, des convoitises, et seulement les obliquités louches du cynisme dont le premier avait toute l’impudeur agressive et dominatrice. Pour succéder à M. Cartier, il ne faut pas attendre le moment où il croule ; il faut avoir tous ses vices et non pas seulement les afficher ; il faut avoir autre chose que les vertus négatives qui ne conviennent qu’aux impuissants.

Nous assistons à un réveil de l’opinion aussi subit qu’il est général. Jamais pareil revirement ne s’était vu dans notre pays. Cela a commencé du jour où sir George, jusqu’alors possesseur par le droit de la force de Montréal-Est, s’est trouvé tout à coup n’être plus que le représentant de vingt-et-un métis, de six blancs et de trois ou quatre sauvages. Encore a-t-il fallu qu’on les lui offrît. Maintenant il ne peut pas