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Page:Buies - Les Poissons et les Animaux à fourrure du Canada, 1900.djvu/24

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Sur toute la longueur du littoral la côte est perpétuellement découpée, pénétrée, échancrée par des anses et des baies étroites, longues, souvent très profondes, qui ont fait de temps immémorial, de cette partie du Dominion, le lieu d’élection des oiseaux de mer, des crustacés, des poissons mixtes et des pinnipèdes et carnassiers terrestres.

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Le littoral du Grand-Nord est, en certaines parties, découpé à l’infini et tout garni d’îles et d’îlots rocheux. Entre ces îles et ces îlots se croisent et s’entrecroisent une multitude de chenaux, quelquefois très profonds, et se forment avec facilité des bassins intérieurs éminemment propres à la reproduction du homard. Aussi, jadis, y voyait-on ce crustacé en quantités énormes ; mais il a depuis beaucoup diminué. On prenait assez facilement, il y a vingt ans, des homards pesant jusqu’à 18 et 20 livres, et la moyenne en poids s’élevait à 4 ou 5 livres ; aujourd’hui le maximum en poids de ce crustacé dépasse de peu sept livres et encore est-il rare ; la moyenne s’est abaissée à deux livres.

Chaque pêcheur de homard se croyait en droit de chasser le gibier qui l’entourait,