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Page:Buies - Les Poissons et les Animaux à fourrure du Canada, 1900.djvu/78

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sant et seize molaires composées. Avec un pareil arsenal dans l’orifice supérieur, il est difficile de ne pas ronger avec entrain et efficacité. Aussi, c’est grâce à ses dents, et à ses pattes qui leur servent d’auxiliaires, que le castor endigue les rivières et les lacs pour y maintenir le niveau de l’eau, et construit sa demeure à deux étages, l’un immergé, l’autre au-dessus de l’eau, que l’on appelle communément cabane.

À part sa cabane, le castor se construit une « cache, » le long des rivières, pour s’y réfugier lorsqu’un danger le menace. Les chasseurs donnent le nom de « ouaches » à ces retraites salutaires.

Les deux étages de la cabane du castor communiquent ensemble, mais l’animal sort toujours par la porte de l’étage inférieur. Le compartiment supérieur est divisé en loges où chaque membre de la famille se fait un lit de mousse. Généralement, une famille se compose du père, de la mère et de trois rejetons ; souvent, il y a cinq rejetons, deux de l’année précédente, auxquels les chasseurs donnent le nom de « moyens, » puis trois jeunes de la dernière portée ; enfin, il n’est pas absolument rare de trouver des cabanes de huit ou dix castors, mais presque introuvables sont celles qui en contiennent davantage.