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ce vaillant petit quadrupède qui joint à ses rares qualités le courage, et qui possède, comme le castor, un odorat extrêmement raffiné, quoique son ouïe soit au-dessous de la moyenne et sa peau cotée au prix absolument dédaigneux d’un franc à 1 franc 25 centimes.


La Bête-puante (Moufette)


Il faut espérer que l’humanité, quelque degré de perversité qu’elle ait atteint, ne commettra jamais assez de forfaits pour être condamnée à les expier par l’immersion dans l’infecte liquide que projette la bête-puante, en se défendant contre ceux qui l’attaquent.

Un pareil moyen de défense donne sérieusement à réfléchir sur les étrangetés de la création et sur l’imperfection des perfectionnements de l’artillerie moderne.

La bête-puante ne se débat pas, elle ne mord pas, ne déchire pas, mais elle empeste son ennemi en l’arrosant. Pour cela elle n’a qu’à lever la queue et à éjaculer, à deux ou trois mètres de distance, s’il est nécessaire, un liquide indigne qu’elle tient précieusement en réserve dans deux viscères placés, comme il leur convient, en arrière de l’anus.