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Page:Buies - Québec en 1900, conférence, 1893.djvu/34

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québec en 1900

que rien ne dissipe, chenal absolument infructueux et improfitable au pays dans son ensemble, à l’exception de l’orgueilleuse ville de Montréal, qui a pris depuis si longtemps l’habitude d’avaler tout ce qu’il y a sur la table, les plats avec ?

À ce sujet, je vais faire une proposition qui va peut-être surprendre bien du monde par sa nouveauté et sa hardiesse mais qui rencontrera assurément bien des suffrages, quand on l’aura examinée avec soin.

Vous avez dû remarquer, Messieurs, qu’il s’est trouvé jusqu’à quinze steamers d’outre-mer réunis dans notre port, au commencement du mois de mai actuel. Ces steamers, en destination de Montréal, étaient retenus forcément ici, avec leur cargaison, par les glaces que rien ne pouvait décider à lâcher l’étroit passage du Cap Rouge. Il y aurait peut-être moyen d’arriver de ce côté-là à hâter la navigation de deux ou trois semaines, et voici comment.

Veuillez vous bien pénétrer de ce que je vais dire, en examinant une carte maritime.

Au lieu de creuser indéfiniment et inutilement le chenal St-Pierre, qui s’obstine à se remplir encore plus vite qu’on le vide, et cela tous les ans, au lieu d’y dépenser des millions pour approfondir jusqu’au roc vif, pourquoi ne pas élargir le passage du Cap Rouge, et par là faciliter énormément la débâcle et hâter l’ouverture de la navigation, ce qui serait d’un immense avantage pour le pays, tout entier ?

Or, c’est là un travail relativement facile.