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Page:Buies - Québec en 1900, conférence, 1893.djvu/35

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québec en 1900

Ce qui cause le rétrécissement du fleuve à cet endroit, c’est l’existence de deux pointes qui s’avançant presque en face l’une de l’autre sur les deux rives. L’une se trouve au bassin de la Chaudière, l’autre est entre le Cap Rouge et le bout du chemin de Sillery, où est l’anse de Bridgewater.

On pourrait commencer la décollation de la pointe du côté nord, en partant d’un peu plus haut que la pointe à Riverin et terminant à environ deux milles et demi plus haut que la pointe à Pizeau. De l’autre côté, l’on commencerait à un endroit qui se trouve presque vis-à-vis la rivière du Cap Rouge et l’on trancherait jusqu’à la rivière Chaudière. — Ces deux pointes enlevées, on élargit le fleuve d’au moins un demi-mille et l’on fait disparaître cette fameuse clef qui retient captives les glaces, les accumule, les entasse, les soude les unes aux autres et en fait une muraille compacte qui retarde l’ouverture de la navigation d’au moins quinze jours chaque année, quinze jours d’attente pénible, de paralysie générale et de pertes cruelles pour le commerce.

Cette opération, une fois complétée dans deux ou trois ans d’ici, le serait pour toujours. — Ses résultats seraient acquis définitivement, et il n’y aurait plus raison de s’en occuper. Elle coûterait sans doute un fort montant d’argent, mais comparez donc cela avec l’action étonnamment bienfaisante qu’elle exercerait sur les affaires et avec les bénéfices qu’on en retirerait permanemment ! Montréal et Québec y trouveraient également leur avantage, puisque la navigation serait par ce moyen prolongée à la fin de l’automne d’autant qu’elle serait avancée au printemps.