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Page:Buies - Québec en 1900, conférence, 1893.djvu/57

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québec en 1900

que l’on réclame depuis des années déjà. Connaissez-vous rien au monde de plus maigre et de plus défoncé que le trésor municipal de Québec ? On dirait un habitué de Joe Beef, avant d’avoir pris du Gold Cure.

Néanmoins, malgré sa pénurie légendaire et incurable, j’allais dire systématique, car il est impossible qu’il n’y ait pas un peu de parti pris dans une pauvreté si bien entretenue, notre Conseil de Ville va nous faire construire cette année trois postes de pompiers, mais il n’est encore nullement question de donner aux citoyens de l’eau potable. On ne fait aucune différence entre l’eau pour éteindre les incendies et l’eau pour boire. La première des conditions, la condition essentielle pour l’hygiène d’une ville, c’est un approvisionnement constant de bonne eau potable, mais nous n’avons pas les moyens, paraît-il, de nous prémunir contre les maladies infectieuses de toute nature qui résultent de la contamination de l’eau… Alors, n’en parlons plus.

Si nous sommes condamnés à boire une eau qu’il faudrait filtrer trois fois avant de l’avaler, en revanche nous allons avoir un nouveau jardin public, sur l’emplacement de l’ancien palais législatif.

À la suite d’instances qui ont duré un temps incalculable, nous sommes parvenus à obtenir du gouvernement fédéral l’usage de ce terrain, pour une période de vingt et un ans, moyennant un prix très modeste. Le gouvernement fédéral ne veut pas spéculer avec nous, mais il tient à ne pas nous laisser oublier que nous sommes sous sa dépendance, et le gouvernement militaire est intervenu, de son côté, dans