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Page:Buies - Récits de voyages, 1890.djvu/29

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sur les grands lacs

de cet astre qui veille au sein des nuits sur la nature en sommeil, les cieux perdirent rapidement de leur aspect farouche, et l’Ontario, qui avait eu des velléités de colère, s’apaisa soudain et se laissa caresser jusqu’à l’aurore par le long rayon d’argent qui flottait sur son dos.

COBOURG

À peine le jour avait-il commencé à poindre que nous vîmes se dessiner à quelques milles devant nous la petite ville de Cobourg, où nous devions arrêter trois quarts d’heure plus tard. Les dernières traces de la nuit, les dernières ombres avaient complètement disparu, et nous débarquions sur les quais d’une des plus jolies et des plus charmantes petites villes qu’il soit possible d’imaginer. Combien de nos compatriotes connaissent ces villes de deuxième et de troisième ordre du haut Canada qui, comme Cobourg et Port Hope, sa voisine, sont de véritables bijoux enchâssés dans les rivages de l’Ontario ! Nous n’allons guère de ce côté ; nous nous dirigeons avec une persévérance touchante, mais risible, toujours vers les mêmes endroits, appelés par habitude et par routine des stations