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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/189

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et entre Thiers et Perpignan en Roussillon un puits artésien dans le sol tertiaire.

Dans le bassin de Londres la plupart des fontaines jaillissantes sourdent au S.-O. de la ville dans des couches sableuses, tout-à-fait inférieures de l’argile bleue, et elles s’élèvent d’une profondeur de 250 à 350 pieds. Un forage à Cheswick en a ramené d’une profondeur de 620 pieds, ce qui pourrait indiquer qu’on a atteint les parties supérieures de la craie.

Dans le Yorkshire l’argile tertiaire a aussi décelé des nappes aquifêres entre le cap Flamborough et l’embouchure de l’Humber.

Aux environs de Modène la couche d’eau souterraine a été reconnue à 65 ou 70pieds de profondeur dans les marnes subapennines sur 6 à 7 milles de largeur et sur 4 mille pas du nord au midi. M. Burat préfère attribuer l’origine de ces eaux aux infiltrations des rivières de Secchia et de Panaro, que de placer leur réservoir sur la pente des Apennins.

Le fort Urbain possède depuis fort long-temps un puits artésien établi dans le même sol subapennin ; et à Grosseto en Toscane, on a trouvé des eaux abondantes à 96 mètres de profondeur. On sait qu’il en est de même en Basse-Autriche et Hongrie, et que les réservoirs de ces eaux doivent être dans les Alpes et les Carpathes.

Les terrains occupés par la formation subapennine, recélant des pyrites, du sel et du gypse, les eaux superficielles ou des puits y sont souvent saumâtres, imprégnées d’hydrogène sulfuré ou mêlées d’alun et de divers sulfates, en un mot, malsaines. Ainsi, pour ces pays comme pour les déserts de l’Afrique et de l’Asie, les puits artésiens sont une conquête inappréciable.

Dans la Plaine Suisse, l’abondance des eaux n’a pas encouragé jusqu’ici l’établissement des puits artésiens, et les accidens du terrain et les dislocations des couches peuvent s’y opposer. Néanmoins, dans les localités favorablement placées, la découverte d’eaux jaillissantes d’une grande profondeur serait un bienfait pour ces contrées, où toutes les eaux sont surchargées de carbonate de chaux.

Près de Bienne, en Suisse, un forage pour le sel a fait découvrir dans la molasse une eau jaillissante comme il doit s’en trouver beaucoup sur tout le pied du Jura, où la molasse n’est pas disloquée comme près des Alpes.

Les forages à Odessa en Russie ont encore lieu dans le sol