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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/275

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le premier terme de la série des chaux hydrauliques, et que le ciment dit romain est le dernier.

Il fait de plus observer que, dans la classification par ordre de dureté des roches qui constituent la croûte du globe, les silicates tiennent le premier rang ; les chaux carbonatées, au contraire, même celles d’ancienne formation, n’y occupent qu’une place très inférieure ; et lorsque ces dernières sont composées, plus elles contiennent de silicates, plus, par leur dureté, elles se rapprochent des premières.

Que d’autre part, dans le pétrissage des mortiers avec de l’eau, le silicate anhydre. s’ils en contiennent, doit être converti instantanément en silicate hydraté, puisque les atomes de ce nouveau corps y sont en présence, tandis qu’il n’en est pas de même pour la chaux, qui ne peut d’abord passer qu’à l’état de chaux hydratée composée, pure et sans consistance.

M. Lefroy tire des observation ci-dessus les conclusions suivantes. Que la force d’adhérence des mortiers avec les corps étrangers devant suivre la raison directe, composée de la force d’agrégation et de la promptitude de solidification de ces mêmes mortiers, les cimens dits romains sont préférables, aux chaux les plus hydrauliques. Ils présentent de plus l’avantage de n’éprouver, dans la solidification, ni augmentation ni diminution de volume, ce qui permet aussi de les employer au moulage des figures et ornemens.

L’auteur termine en réfutant les dernières objections faite contre l’emploi de ces cimens, et cite de nombreux et importans ouvrages faits, tant en Angleterre qu’en France, depuis plus de quarante années.

À l’occasion du terme de ciment romain employé dans le mémoire précèdent, M. Texier, architecte, fait observer que cette expression appliquée surtout à des chaux maigres est impropre, puisque le ciment des Romains était presque toujours fait avec de la chaux grasse et de la pouzzolane.

M. de La Fontenelle fait aussi remarquer que le ciment des Romains était très variable, suivant les localités, en raison des divers matériaux hétérogènes ajoutés à la chaux.

M. Lefroy répond qu’il n’emploie ce terme que comme nom vulgaire, sans en conclure de rapprochement réel ni d’identité entre les mortiers qu’il a décrits et les anciens cimens romains.