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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/274

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des travaux publics, sur les ciment dits romains[1], et en particulier, sur le mortier hydraulique de Pouilly.

« Jusqu’à présent, dit-il, la pierre donnant ce ciment, qui n’a de rapport avec celui des Romains que la grande dureté et la solidité qu’il acquiert, n’a été trouvée en France qu’à Pouilly en Auxois, à Avallon et à Boulogne-sur-Mer. Dans les deux première endroits, au milieu des couches subordonnées au lias, et dans le second, parmi les cailloux roulés ou galets de la grève. L’analyse du ciment de Pouilly, qui est une chaux carbonatée argileuse, a donné les proportions suivantes :

« Argile (silicate d’alumine), 34. — Chaux carbonatée, 54, (abstraction faite de l’oxide de fer et de l’eau hygrométrique).

Lors de la cuisson de cette pierre, si toutes les parties ont subi la chaleur rouge-cerise fortement prononcée, toute l’eau, soit hygrométrique, soit de combinaison, et tout l’acide carbonique sont dégagés, la totalité du silicate anhydre se porte sur la chaux, et forme un silicate anhydre à base de chaux et d’alumne. »

Après avoir décrit les opérations de la pulvérisation et du pétrissage, ainsi que les phénomènes qui les accompagnent, l’auteur ajoute :

« Le durcissement par son mélange avec de l’eau, du ciment dit romain, durcissement qui a lieu spontanément, mais moins promptement que par le pétrissage, soit que, sans l’avoir pétri, on le projette en poudre sèche dans l’eau, soit même qu’on l’expose pendant quelque temps à un air très humide : ce durcissement est du plus haut intérêt pour la géologie. Il doit jeter un grand jour sur les causes jusqu’ici inconnues de la formation des roches dures du deuxième ordre, de celles qui, bien qu’ayant éprouvé une forte chaleur, n’ont pas cependant subi la fusion ignée. En effet, les phénomènes qui ont lieu dans la fabrication du ciment dit romain ne semblent-ils pas conduire à cette hypothèse : que, dans leur origine, les roches dures du deuxième ordre auront dû être des amas ou couches de matières calcaires et argileuses, qui, ayant été postérieurement soumis à la chaleur rouge-cerise ou rouge-rouge, auront été convertis en silicate anhydre ; puis, par l’infiltration des eaux, en masses compactes de silicate hydraté.

« De la composition des divers mortiers que l’auteur considère comme des grauwackes calcaires, il établit que la chaux maigre est

  1. Connus en Angleterre sous les noms de Parker’s cement et roman cement.