Aller au contenu

Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/290

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mesures de hauteur. Quant à M. de Rosthorn, l’archiduc ne pouvait mieux choisir pour parcourir les glaciers, car il a d éjà fait ses preuves de hardiesse en escaladant le mont Terglou, peut-être la cime la plus dangereuse à visiter.

D’après la relation de cette ascension (Voyez Wiener Zeitschrift fur Kunst, Literatur. etc., mai 1830), on ne connaissait encore que sept personnes qui eussent atteint la plus haute sommité. Elle s’élève à 9036 pieds sur la mer, et n’est elle-même qu’une masse carrée de dolomie escarpée de tous côtés et ayant 2 à 3 toises de largeur et 12 à 15 t. de longueur. Pour parvenir à la base de ce rocher, il faut ramper sur une arête aussi dolomitique, qui n’a que 12 à 15 pouces de large sur 15 à 20 toises de longueur et qui est bordée de précipices à pic. Arrivé au sommet, la vue y est magnifique et très étendue à cause de son élévation et de son isolement, c’est en un mot le Rigi des Alpes méridionales.

La collection de M. de Rosthorn m’a offert beaucoup de pièces intéressantes, entre autres des Tornatelles de l’espèce de celles de Gosau (T. gigantea. Murchison) et des Nérinées dans le grès de Gosau, de Windisch-Gersten en Autriche, des trous de lithodomes dans le calcaire secondaire alpin de Thebeu près de Presbourg sur le Danube, accident qui se trouve dans le même bassin tertiaire à Bruck et Enzersfeld ; de très grandes Isocardes et des tubipores dans le calcaire jurassique inférieur des Alpes du Salzbourg à Werfen et Golling. Ce savant m’a communiqué que la haute montagne du Glockner n’était composée que de couches de schiste chloritique inclinées de 25°, et qu’il y avait des fragmens de ces roches dans le granite à 4 lieues de Tweng, ce qui montre que ce dernier est sorti de la terre après la formation des schistes. A Polsz, à 4 lieues de Gratz, l’argile subapennine contient, d’après lui, des fossiles (Cônes, etc.). C’est une localité très peu connue.

Plus tard je vous parlerai des beaux gisemens d’une Eclogite particulière, des fossiles si curieux et si variés des deux gîte différens de Bleiberg et de Raibel, des fossiles du grès rouge des Alpes, des pétrifications intermédiaires et tertiaires de l’Illyrie et d’un gîte ancien de plantes fossiles ; sur tous ces points la collection de M. de Roslhorn m’a été précieuse.

—— Dans la collection du Johanneum de Gratz, M. le prof. Anker me fit remarquer des fossiles identiques avec ceux de Gosau et provenant de deux localités non encore décrites, savoir : de Neuberg et de Wildalp dans la Styrie supérieure.

Il me montra aussi des fossiles tertiaires, tels que des Cérithes, des Vénus, une jolie espèce de Trochus provenant du calcaire