Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/372

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Quant aux lignes de direction des couches de le Sicile ; je ne puis partager tout-à-fait les idées de M. Prévost, leur direction générale est bien celle du S.-E. au N.-O. ; mais c’est aussi celle des couches primaires de la partie N.-E. de l’île, auxquelles M. Prévost attribue une direction en sens contraire. Quoique la chaîne principale primaire s’étende entre Taormina et Messine du S.-O au N.-E., leurs couches courent toujours dans une direction à angle droit de la précédente. Leur ligne de direction principale est celle tirée de Taormina au cap d’Orlando, ce qui est aussi, en général, celle du contact du sol primaire et secondaire[1].

    l’opinion que les produits volcaniques du sud-est de la Sicile, depuis le cap Passaro jusqu’à la plaine de Catane, m’ont paru appartenir à plusieurs époques, l’apparition des plus anciens, ceux du cap Passaro, pouvant avoir précédé le dépôt d’une partie de la craie et celle des autres ayant coïncidé avec la formation des calcaires tertiaires récens.

    En disant que les couches secondaires a hippurites les plus récentes lui ont paru avoir été déposées après la sortie des masses ignées, M. F. H. fait entendre que les couches à hippurites anciennes ont été formées avant la production des roches volcaniques qui sont en contact avec elles ; c’est aussi l’opinion que j’ai émise avec doute, parce que je croyais être en contradiction avec M. F. H. ; mais ce que dit cet excellent observateur, que je regrette bien de n’avoir connu qu’après mon voyage en Sicile, parce que je n’ai pu profiter de ses utiles instructions, vient non seulement lever mes incertitudes à cet égard, mais encore m’autorisera continuer à croire que les dépôts de gypse, de soufre et de sel ont été formés entre la période secondaire et la période tertiaire, ou mieux, à la fin de l’une ou au commencement de l’autre, ainsi que je l’avais avancé dans ma lettre à M. Cordier, mais avec d’autant plus de réserve que M. F. H., lorsque je l’ai vu à Naples, plaçait encore les dépôts gypsifères à la partie inférieure de la craie, et dans les couches correspondantes au grès vert.

    Or M. F. H. disant aujourd’hui que les produits volcaniques du cap Passaro, des environs de Catolica, de Contessa et de Sciacca reposent sur les couches secondaires les plus récentes ; et qu’à l’apparition de ces roches qu’il appelle mélaphyres est liée la distribution étendue du gypse, du soufre et du sel ; il renonce, à ce qu’il me semble, à sa première idée, et mon opinion ne s’éloigne plus de la sienne.

    C.P.

  1. Je n’ai pas voulu parler des lignes de direction des couches de la Sicile, mais bien de la direction des chaînes, car j’ai bien vu, comme M. F. H. le fait observer, que les couches de la chaîne des Pelores vont du sud-est au nord-ouest, tandis que la chaîne court du nord-est au sud-ouest ; ainsi, sur ce point il ne peut y avoir désaccord entre nous.
    C. P.