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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/371

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Un autre point sur lequel nous différons, a rapport aux formations volcaniques de la Sicile.

M. Prévost lie les roches du cap Passaro avec une partie des roches volcaniques de la partie septentrionale du Val di Noto, entre Palazzolo et la plaine de Catane, et il en sépare les roches de Militello et de Vizzini, comme des produits d’une époque, postérieure, ou de celle des calcaires tertiaires récens. Or, cette séparation ne me paraît pas conforme à la nature des choses.

Nous avons examiné longuement les prétendus volcans éteints du Val di Noto, et nous ne trouvons à en former qu’une grande formation. Toutes les apparences concordent tellement avec celles des dépôts basaltiques que nous les y comprenons. Les roches tertiaires y alternent distinctement avec ces musses étrangères qui empâtent des fossiles tertiaires, ce qui montre la formation sous-marine de ces dépôts, et indique leur âge, d’après ce qui a lieu ailleurs.

Il en est tout autrement des roches volcaniques du cap Passaro ; la nature des masses y est différente, car elles renferment beaucoup de cristaux de feldspath, et passent aux amygdaloïdes ; et les rapports de gisement du calcaire crayeux voisin montrent que les couches secondaires à Hippurites les plus récentes n’ont été déposées qu’après la sortie de ces masses ignées.

On sait que cela a lieu aussi près de Schio dans le Vicentin. Ainsi ce ne sont plus des basaltes proprement dits ; je les appelle Mélaphyre, el les ai reconnus au cap Passaro, près de Catolica, à l’ouest de Girgenti ; et non loin de Contessa, entre Palerme et Sciacca. Ils reposent dans ces derniers lieux sur les couches secondaires les plus récentes, et je suis disposé à croire que l’apparition de ces mélaphyres est liée peut-être à la distribution étendue du gypse, du soufre et du sel. En effet, très près du commencement de l’époque tertiaire, une grande partie de la surface de la Sicile, comprenant le district actuel gypsifère et salifère et à soufre, a été soumise à une vulcanisation très considérable, et probablement cette époque ne coïncide pas tout-à-fait accidentellement avec l’éruption des mélaphyres du cap Passaro, etc.[1].

    plus que je ne saurais assigner au calcaire de Noto un âge relatif, bien déterminé, par rapport aux terrains tertiaires connus des autres parties de l’Europe, et notamment de la France et de l’Italie, ainsi que je le dirai ci-après.

    C. Prévost.

  1. Je ne pourrais répondre à cette observation qu’en transcrivant ce que j’ai dit dans le Bulletin, page 404, où j’exprime positivement