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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/456

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de Jugnos, auprès du port de la Nouvelle, jusqu’à celui du port de Cette.

Le premier de ces promontoires est un appendice des Pyrénées ou plutôt des Corbières ; l’autre termine une arête qui descend des Cévennes à la mer.

Les roches de ces deux promontoires sont de calcaire secondaire moyen, on supérieur. Celui de Cette est en partie dolomitique.

La direction des bancs est en général de l’E.-N.-E. à l’O.-S-O., et leur inclinaison est vers la mer.

Plusieurs raisons font présumer que, pendant une partie de la période tertiaire, l’arête gébennique a été prolongée jusqu’à la rencontre de celle des Corbières. La presqu’île de la Clape, dans le bassin de l’Aude, paraît être un reste de cet ancien barrage, qui a converti en lac, pendant un assez long temps, le bassin gébenno-pyrénéen tout entier.

Le fond de ce bassin est de formation marine ; il consiste surtout en marnes bleues qui s’enfoncent sous la mer à plus de 300 pieds, puis en calcaire coquillier, molasses coquillières et sables jaunâtres souvent coquilliers.

Cet étage inférieur est exclusivement marin, sans aucun mélange de fossiles d’une autre origine. Les huit vallées de l’Aude, de l’Orb, du Lifron, du Fongue, du Peyne, du Boyne, de l’Ergue et de l’Hérault, dont cinq appartiennent au bassin de l’Hérault, sont toutes excavées, au moins en partie, dans cet étage inférieur.

Mais l’excavation fait voir, dans toutes ces vallées au-dessus de cet étage, les restes d’un grand dépôt lacustre bien caractérisé par la texture de ses roches et de ses fossiles.

Le calcaire d’eau douce est donc parfois surmonté d’un deuxième terrain à fossiles marins ; mais celui-ci est essentiellement mixte et caractérisé par le mélange de ces fossiles avec ceux d’eau douce, par la présence des marnes blanches et des calcaires dont la texture est la même que celle des roches lacustres. On y rencontre aussi déjà des graviers quarzeux du terrain de comblement alluvial de la troisième époque tertiaire ; ce terrain mixte est souvent associé d’une manière intime au calcaire d’eau douce, et quelquefois entièrement intercalé entre deux de ces assises[1].

  1. La terrasse de Béziers est celle où le terrain tertiaire mixte a acquis le plus de puissance ; il y repose sur un calcaire d’eau douce qui descend sous les eaux de l’Orb, et qui alterne même avec les dépôts mixtes. Le terrain marin inférieur se retrouve au-dessus et au-dessous de cette terrasse sur la rive gauche de l’Orb.