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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/487

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accorder 2,750 mètres sur 3,250, paraît à M. Virlet une concession beaucoup trop large, faite aux dégradations qui ont dû avoir lieu, quelque considérables qu’elles aient été ; mais dans le cas où les partisans de la théorie ne la trouveraient pas suffisante, il est facile de pousser l’investigation plus loin. On peut voir a priori que pour un cratère qui serait supposé d’un demi-diamètre de 50 mètres seulement, cas pour lequel il suffit de retrancher une unité à la caractéristique des logarithmes du dernier calcul, il faudrait encore une élévation de 1,995 mètres, c’est-à-dire, qui dépasserait celle du mont Venteux, du Cantal ou du Mont-Dore, au-dessus du niveau de la mer. Il y a certainement des montagnes beaucoup plus élevées à la surface de la terre ; elles résultent non d’un seul, mais de la combinaison de plusieurs soulèvemens successifs qui se sont sur-ajoutés les uns aux autres.

« En réfléchissant un peu sur les conséquences d’un soulèvement de près de 2,000 mètres, qui est nécessaire avec l’inclinaison d’un cône surbaissé comme celui de Santorin pour produire un chétif cratère de soulèvement de 100 m de diamètre seulement, on n’entrevoit guère la possibilité de faire concorder la théorie avec les faits. Mais enfin si l’on poussait l’exagération jusqu’à regarder la chose comme possible, il se présenterait une objection à laquelle il serait peut-être difficile de répondre, ce serait celle de savoir comment une dénudation de 6,500 mètres de diamètre sur une surface aussi douce et aussi peu accidentée que l’est celle de cette île, aurait pu se faire assez régulièrement pour que, partant d’un diamètre de 100 mètres, le cratère eût pu successivement s’élargir de manière à arriver à 6 ou 7,000 mètres, en conservant exactement sa forme circulaire, surtout quand, comme à Santorin, le principal agent dénudant et destructeur est la mer.

L’examen raisonné des cartes de Ténériffe et de Palma, de M. de Buch, suffirait seul pour faire douter de sa théorie, si les faits ne venaient pas prouver contre elle ; ainsi le grand cratère de l’île de Palma ne remplissant pas les conditions que la théorie des cratères de soulèvement exige, n’est, pour M. Virlet, qu’un cône d’éruption ordinaire qui a été agrandi par un phénomène postérieur à toutes ses irruptions. « En effet, dit-il, si l’on examine attentivement la carte de cette île. on voit que le cratère de la Caldera n’a qu’une seule ouverture, le Barancos de las Angustias, que l’on pourrait à la rigueur regarder comme une fracture de déchirement ou d’écartement ; quoique, d’après la description de M. de Buch, il y aurait bien des objections à faire ; or, l’existence d’un cratère de soulèvement, comme je l’ai