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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/488

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dit en commençant, exige au moins trois ou quatre de ces fractures.

Quant aux nombreux petits barancos entourant le cône, ce ne sont évidemment que des vallées d’érosion, qui, comme les gorges profondes qu’on remarque autour des cônes d’éruption de Stromboli, Vulcano, la Somma, etc., naissent à une certaine distance du sommet du cône et vont en s’élargissant et s’approfondissant toujours du centre à la circonférence, ainsi que l’indique fort bien la carte ; elles remplissent donc des conditions tout-à-fait contraires aux vallées d’écartement, qui doivent être très larges et très profondes à leur origine dans le cratère, et presque nulles vers la circonférence ; ou au moins si l’on admet qu’elles ont été modifiées par les érosions, il devrait en résulter toujours des cols très profonds qui indiqueraient leur origine vers le cratère. L’on ne peut objecter que la carte est inexacte, car dans sa description M. de Buch dit positivement, que s’il s’agissait de faire le tour de l’île, il serait bien préférable, pour éviter de traverser tous ces nombreux et profonds barancos qui sillonnent la base du grand cône de Palma, de remonter à six ou sept mille pieds vers le sommet où ils n’existent pas, ou sont peu sensibles.

Si l’on applique au cône de Palma la méthode de calculs que M. Virlet a employée pour Santorin, on arrive à des résultats également absurdes ; les données sont X = 5555 mètres et 15,071 mètres pour la distance la plus rapprochée du cratère à la mer, correspondant au baranco de Sabinal ; l’apothème du cône pris du point le plus élevé, le pic de Los Muchachos est de 7,160 pieds = 2,325 mètres ; en calculant, le triangle qui résulte de ces données, on trouve que l’angle Θ ou l’inclinaison de la surface est de 8° 52′, et considérant le cratère tel qu’il est comme le cratère primitif, ou trouve que R =1,065,000 mètres et H = 164,000 mètres, c’est-à-dire qu’il aurait fallu pour, le produire une élévation de 33 lieues sur un rayon de soulèvement = à 213 lieues.

De la nature des roches qui composent le cône de Palma, agglomérats et nappes basaltiques, et de cette circonstance que la cavité intérieure du cratère n’est pas baignée par les eaux de la mer, il doit nécessairement résulter que les dégradations ont dû être bien moindres qu’à Santorin. Aussi l’on ne s’écarterait certainement pas beaucoup de la vérité, dans la supposition que c’est un cratère de soulèvement, eu limitant l’élargissement du cratère à quelques centaines de mètres. Soit donc, pour avoir un nombre rond, X= 5,000 mètres au lieu de 5,555 mètres, on trouve que R = 957,900 mètres, et que H = 147,700 mètres.