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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/506

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M. Boubée s’élève contre l’opinion favorable à la théorie des cratères du soulèvement, et contre celle de ses adversaires.

« Selon lui, ceux qui admettent les cratères de soulèvement comme évidens et bien démontrés sont dans l’erreur, parce qu’ils appellent cratères de soulèvement ce qui ne l’est en aucune manière. Ceux qui refusent d’admettre les cratères de soulèvement sont également dans l’erreur, parce qu’ils les rejettent en principe, et cependant ils existent, dit-il, ou du moins il peut en exister, quoique les exemples qu’on a proposés ne puissent être admis pour tels.

« M. Boubée cherche donc d’abord à démontrer que les prétendus cratères n’en sont pas. Il invoque pour cela plusieurs preuves : 1o Les pentes, l’élévation, en un mot les circonstances géométriques des prétendus cratères, devraient être bien différentes de ce qu’elles sont en réalité ; 2o dans l’état actuel de la science la croûte solide du globe étant considérée comme ayant une épaisseur moyenne d’environ 25 lieues, et le siège de l’action soulevante étant supposé au-dessous de cette épaisse enveloppe, on ne conçoit pas un effort qui, ayant pu réagir sur cette épaisseur de roches de 25 lieues, ne produirait, à la surface, qu’un effet circonscrit dans un petit rayon, à moins que ce fût une simple fissure dans le terrain, sans redressement de couches. Or, les localités désignées comme exemptes de cratères, surtout celles qui appartiennent à des contrées non volcaniques, aux Alpes, aux Pyrénées, etc., présentent le phénomène du contournement et du redressement des couches au plus haut degré.

« Ces cratères et ces prétendues vallées de soulèvement qui les accompagnent ne sont, pour M. Boubée, que l’effet de grandes érosions ; et il ajoute que plus on multipliera les exemples de cratères et de vallées de fendillemens au milieu des chaînes de montagnes, plus on rendra le fait invraisemblable et inadmissible. En effet, si telle était l’origine des vallées, comment expliquerait-on ces quantités immenses de débris et de cailloux roulés, et cette abondance des matières précieuses qu’on a exploitées, telles que l’or, le platine, les corindons, les diamans, les topases, etc., matières qui n’existent dans leurs gîtes originaires qu’en très petits filons ? Cette circonstance sera, selon lui, l’objection la plus forte contre la théorie des cratères, telle qu’elle est proposée. Il renvoie pour plus de développemens à sa Géologie élémentaire.

« En second lieu, M. Boubée cherche à démontrer qu’en théorie les cratères doivent être admis, qu’ils sont une conséquence