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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/547

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Mans, Nogent et Chartres. Mais c’est à Caen principalement que nous avons pu faire le plus de récoltes et d’observations, grâce à la richesse du pays, et à l’empressement de MM. de Caumont, de Magneville, Deslongchamps, Bunel, etc., qui nous ont secondés de toute manière. Les terrains secondaires du nord sont très riches en fossiles ; leur abondance sur divers points est telle, qu’on ne peut la comparer qu’à celle des localités les plus célèbres au milieu des terrains tertiaires. Dans le sud, au contraire, les fossiles sont bien moins nombreux et bien moins variés.

« Terrain tertiaire. — Les petits bassins tertiaires qui se trouvent dispersés au milieu des terrains anciens de la Bretagne, et qui ont été décrits principalement par M. Desnoyers, nous ont permis de faire aussi quelques observations spéciales. Leur position et leur âge relatif ont surtout excité notre attention. Nous avons remarqué qu’au lieu de s’élever en saillie par-dessus les terrains anciens qui les supportent, ou de s’en distinguer par un niveau moins élevé, leur surface et celle des formations anciennes qui les contiennent sont exactement au même niveau, et qu’ils sont recouverts et cachés les uns et les autres par le même terrain de transport, on ne les découvre ordinairement qu’au moyen de puits ou d’excavations artificielles.

« Terrains diluviens et post-diluviens. — Le terrain diluvien est très répandu sur toutes ces contrées ; il a une assez grande épaisseur ; il est caractérisé, soit par sa position sur les points les plus élevés, soit par la diversité des cailloux roulés dont il se compose, soit par la présence de blocs erratiques, de petit volume, sur divers points. Les terrains post-diluviens sont également très reconnaissables dans les étages moyens de diverses vallées, et nous en avons retrouvé toutes les subdivisions, même celle que j’ai désignée sous le nom de post-diluvium toulousain, et dont nous avons visité deux grands bassins si évidemment empreints de tous les caractères que j’ai donnés dans ma Géologie élémentaire, que mes compagnons de voyage ont été les premiers à les reconnaître.

« Enfin, le creusement de la vallée de la Loire, ses divers étages, le nivellement de toute la contrée, quoiqu’elle soit formée de couches à peu près verticales, le terrain diluvien qui subsiste encore sur tous les points élevés, les différences notables dans la fertilité et dans le mode de culture des différens étages et des diverses élévations du sol, l’existence au milieu de toutes ces circonstances des roches plutoniques de porphyre, de diorite, etc., également soumises au même niveau, nous ont permis de discuter et d’approfondir la grande question de la réalité d’un cataclysme