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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/548

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général, et celle du creusement des vallées à plusieurs étages par les eaux diluviennes et post-diluviennes, qui en est une conséquence immédiate. »

M. Boblaye répond à M. Boubée qu’il a signalé, il y a cinq ans, ces plateaux si singuliers, formés par la tranche des schistes à couches verticales de la Bretagne et des bords de la Loire, nivelés par une couche uniforme d’alluvions, ainsi que la position des alluvions anciennes au-dessus du niveau actuel des vallées. Que les blocs erratiques indiqués par M. Boubée dans ces contrées ne sont que des têtes de filons restés à la surface du sol, et se trouvant ainsi mélangés aux alluvions anciennes. Il ajoute qu’il ne paraît pas que M. Boubée reconnaisse les différences essentielles existent entre les terrains clysmiens ou diluviens, produits d’actions violentes et passagères, et les terrains d’alluvion, produits de causes régulières et permanentes, et que, selon lui, la Bretagne ne renferme que des terrains de transport de cette dernière nature ; mais il y en a d’âges très différens.

M. C. Prévost fait observer aussi que depuis long-temps les vallées par étages ont été signalées par tous les géologues ; que Desmarest père les a indiquées dans la vallée de la Seine, il y a trente ans.

M. Bertrand-Geslin fait observer que le bloc de jaspe que M. Boubée a cité à Ancenis comme exemple de blocs erratiques, et dont il lui avait indiqué la position, n’est qu’un bloc amené là par les habitans, et qu’il provient de roches voisines.

M. Virlet signale dans cette contrée, depuis les environs de Doué (Maine-et-Loire), jusqu’à Nort et Languin (Loire-Inférieure), un dépôt de jaspes compactes et de roches pétro-siliceuses très dures, qui recouvrent toute la formation houillère de transition du bassin inférieur de la Loire. Comme les couches de ce terrain sont presque verticales, elles présentent, en raison de leur nature beaucoup moins altérable que celle des schistes argileux, des grès et des poudingues de cette formation, des saillies qui sont comme des têtes de filons, qui ont donné lieu aux blocs, souvent d’un volume très considérable, qu’on rencontre à la surface du sol, mélangés aux alluvions anciennes auxquelles ils sont associés ; il en a vu de très beaux exemples aux environs de Doué au-dessus du dépôt tertiaires