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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/89

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grès et ses calcaires si récens et de nature si diverse, par ses masses de schistes cristallins et de marbre provenant de modifications ignées, par des éruptions anciennes souvent d’un genre particulier, par la quantité des matières volcaniques vomies plus récemment, et ses volcans encore actifs.

Le type alpin est formé par une suite particulière de roches secondaires et par d’immenses masses de schistes cristallins, roches qui sont souvent d’une nature sui generis. Ainsi, dans ce grand système, il se joint au type méditerranéen un dépôt arénacé et calcaire secondaire ancien, et un massif considérable de couches de calcaire jurassique et crayeux, presque sans oolites, mais avec des dolomies, des brèches calcaires, effets de brisement et de broiement, ainsi que des gypses, du sel et des minerais, produits de la voie ignée. Ce n’est que sur ces masses que sont venus se déposer ces grès apennins, et ont habité ces millions de rudistes et de nummulites.

Enfin le grand caractère du type alpin consiste dans les effets de soulèvement et de fendillement qui s’y présentent sur une échelle telle qu’on ne peut les étudier mieux ailleurs. La clef de la géologie des Alpes est dans l’étude des effets de ces forces, ainsi que des glissemeos, des abaissemens, des plissement, des redressemens, des recouvremens et des altérations les plus contraires en apparence à la nature des choses. Pour donner des exemples extrêmes, je vous rappellerai la position des roches des sommités des Diablerets, où les masses sont tellement repliées, que les dernières couches formées sont recouvertes par celles qui ont été déposées les premières.

Le redressement des calcaires des Alpes me paraît aussi la cause que le grès viennois se trouve le plus souvent à côté du calcaire en couches verticales, ou qu’il a l’air de plonger sous le calcaire des Alpes dont il est cependant la suite.

Enfin je mentionnerai l’enchevêtrement des gneiss granitoïdes avec les calcaires secondaires du Jungfrau, sujet d’une controverse entre MM. Hugi et Studer, l’un plutoniste outré, l’autre pour les soulèvemens très récens. (Voy. Bull. v. II, p. 51.)

Il s’agirait maintenant d’effleurer les détails qu’on possède sur chacune de ces régions géologiques naturelles. C’est un sujet vaste ; aussi je me contenterai dans ce moment des remarques suivantes :

La nature particulière de la zone septentrionale de l’Europe offrirait un vaste champ de recherches. Les forces ignées y semblent avoir joué toujours un grand rôle, et ébranlent encore