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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/491

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de Paris ; mais en même temps, il commettait une erreur qui n’a été reconnue que long-temps après par M. Deshayes, erreur qui consistait à assimiler les couches des collines subapennines à ces mêmes terrains.

Ce passage est ainsi conçu :

« Ayant retrouvé dans des dépôts marins des côtes de Nice, de Roussillon, de Loignan près de Bordeaux, de Dax, et même de la Touraine, quelques espèces de coquilles fossiles qui se voient également en Italie et en Autriche, mais qui sont étrangères aux fossiles du Grignon, c’est-à-dire au calcaire inférieur au gypse, il pourrait se faire que ces dépôts des divers lieux que je viens de citer fussent reconnus par la suite pour appartenir à la formation des collines subapennines et peut-être des sables marins supérieurs des environs de Paris, plutôt qu’à celle du calcaire de Grignon [1]. »

On remarquera que, dans cette seconde citation, loin de supposer les collines subapennines comme formant un troisième étage des terrains tertiaires, c’est avec doute que M. C. Prévost les sépare de l’étage inférieur pour les associer au grès de Fontainebleau. Le second Mémoire sur lequel M. C. Prévost a attiré l’attention de la Société n’a aucun trait à la question qui nous occupe ; c’est à proprement parler une dissertation théorique sur la manière dont les terrains tertiaires ont dû se former, et dans laquelle l’auteur, a pour but principal de montrer, selon ses expressions propres, qu’il n’est pas nécessaire pour expliquer les faits géologues de faire intervenir des causes extraordinaires qui ne sauraient agir maintenant qu’en troublant l’ordre de l’univers. Cette thèse a été développée depuis avec beaucoup de talent par M. Lyell, mais avec une exagération dont il est juste de reconnaître que M. C. Prévost s’était sagement abstenu.

Les considérations sur lesquelles M. C. Prévost s’appuie sont ingénieuses ; elles expliquent d’une manière satisfaisante ces oscillations de formations marines et de formations d’eau douce qu’il a montrées être beaucoup plus répétées que ne l’avaient pensé les auteurs de la description géologique des environs de Paris ; mais je ne crois pas que ces considérations aient conduit à aucun résultat nouveau sur la division des terrains tertiaires, et par suite qu’elles aient influé d’une manière prononcée sur leur détermination ; j’ajouterai que, dans ce dernier Mémoire, M. C.Prévost exprime encore à plusieurs reprises l’opinion, que la formation

  1. Journal de physique, année 1820, tome XCI, p. 468.