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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/492

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des meulières de Paris a précédé immédiatement l’époque actuelle. En effet, après avoir expliqué la formation du calcaire d’eau douce supérieur, il dit : « Enfin les eaux diluviennes, descendant des montagnes du sud-est, vinrent transformer ces plaines marécageuses élevées (de calc. d’eau douce) dans le sol raviné que nous habitons maintenant[1]. »

Il est dit ensuite dans l’analyse de ce Mémoire[2] : « Si les suppositions faites par M. C. Prévost sont fondées, le bassin du nord (Tamise), ainsi que celui du midi (Gironde), seront restés long-temps encore sous les eaux marines après que le bassin de la Seine était devenu un lac ; et dans ce dernier bassin on ne trouvera pas des dépôts de la mer aussi récens que dans les premiers. Dans ceux-ci on pourra même observer des nuances graduées entre les dépôts anciens et ceux de la mer actuelle (Tours, Loignan, Anvers, Angleterre, Crag, Bagshot-Sand). En effet, sur ce point l’observation vient à l’appui du raisonnement : et, comme l’auteur l’a déjà annoncé dans un travail publié sur les environs de Vienne en Autriche, une partie des dépôts marins supérieurs de la Belgique et des environs de Bordeaux, a été formée peut-être en même temps que les collines subapennines, et que celles qui entourent Vienne, lorsque depuis long-temps déjà le bassin de Paris n’était plus occupé que par des eaux douces. »

Il résulte évidemment de ce passage que les terrains marins qui forment les collines subapennines se déposaient en même temps que les meulières de Paris ; M. C. Prévost ne supposait donc pas qu’ils appartinssent à une troisième époque géologique ; il résulte en outre de son argumentation qu’il ne pouvait pas y avoir de terrains plus modernes que ceux de Paris, puisqu’il s’efforce de démontrer que ces terrains sont le produit de forces semblables à celles qui agissent actuellement sur la terre, « et qu’il ne faut pas faire intervenir des causes extraordinaires qui ne sauraient exister qu’en troublant l’ordre de l’univers. »

Maintenant, messieurs, que je vous ai exposé les doctrines que M.C. Prévost professait en 1825, il vous est facile de juger qu’elles sont diamétralement opposées à l’existence de terrains tertiaires supérieurs ; le Mémoire que j’ai présenté à la Société a au contraire pour but de prouver qu’il existe dans le midi trois étages tertiaires distincts, séparés les uns des autres par des révolutions,

  1. Bulletin de la Société philomatique pour l’année 1825, p. 75.
  2. Bulletin de la Société philomatique pour l’année 1825, p. 89.