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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/60

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les explorations géologiques, la doctrine du soulèvement fut vivement soutenue par un puissant auxiliaire, M. Lecoq, qui, à la suite de longues études, était arrivé à admettre, dès l’année 1827, la théorie si habilement développée depuis par MM. Dufrénoy et Élie de Beaumpnt sur le soulèvement du Mont-Dore. Ici s’arrête ma tâche ; mon successeur vous rendra compte des recherches positives de MM. Desgenevez et Fournet sur le même sujet.

Presque tous les, géologues qui ont traité cette question admettent, en principe les cratères de soulèvement, et s’attaquent seulement aux applications, qu’ils rejettent sans exception. Quant à moi, si la théorie générale ne me semblait pas improbable, je trouverais au contraire dans les argumens de MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont, surlJe Cantal et le Mont-Dore, des probabilités suffisantes en faveur de leur opinion, du moins pour ces deux cas particuliers.

La théorie du soulèvement des montagnes, dont M. Élie de Beaumont a fait déjà de si heureuses applications, repose sur le fait de la rupture de l’écorce terrestre suivant des circonférences de grand cercle, et ce n’est pas une simple hypothèse ; il est facile en effet de comprendre que la rupture de l’enveloppe, suivant une circonférence, est le cas qui présente à l’action des causes générales internes le minimum de résistance. L’observation conduit à peu près aux mêmes résultats, ou du moins elle nous montre partout, dans les phénomènes de dislocation, de grandes directions rectilignes se croisant en différens sens, telles sont les masses des différentes chaînes de montagnes, telles sont les masses éruptives, porphyritiques, trappéennes, basaltiques, s’étendant en lignes droites et souvent parallèles sur d’immenses longueurs ; les filons se prolongeant en lignes droites parallèles ou formant différens systèmes de croisement, mais ne convergeant jamais vers un centre commun et enfin, les séries de protubérances granitiques et trachytiques qui ne sont des masses isolées, que lorsqu’on n’en saisit pas l’ensemble. La rupture admise sur des circonférences de grand cercle, le problème de la fracture de l’écorce reste indéterminé pour toutes les circonférences de la sphère ; il faut encore admettre un plan de grand cercle, où se trouvent réunis dans un temps donné le plus d’élémens de moindre résistance ; mais une fois sa direction déterminée, la rupture la suit et s’étend indéfiniment.

Pour que l’action des forces intérieures put produire un étoilement et un relèvement conique à cratère circulaire, il faudrait qu’autour d’un point de soulèvement tous les élémens de résistance