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Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874 tome II.djvu/20

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CHAPITRE LIX


Je trouvai Glanville se promenant devant la porte, d’un pas rapide et inégal.

« Dieu soit loué ! me dit-il, sitôt qu’il me vit ; j’ai été deux fois chez Mivart pour vous rencontrer. La seconde fois, j’ai trouvé votre domestique qui m’a dit où vous étiez. Je vous connais assez pour être sûr de votre amitié. »

Glanville s’arrêta brusquement ; et après un instant de silence il me dit à voix basse et en parlant vite : « Le service que j’ai à vous demander c’est d’aller trouver immédiatement sir John Tyrrell avec un cartel de ma part. Depuis la dernière fois que je vous ai vu, j’ai donné la chasse en vain à cet homme. Il avait quitté Londres ; il y est revenu ce soir et doit en repartir demain ; vous n’avez pas de temps à perdre.

— Mon cher Glanville, lui dis-je, je ne désire point apprendre les secrets qu’il vous convient de me cacher ; mais laissez-moi vous demander quelques instructions plus précises : comment dois-je provoquer en votre nom sir John Tyrrell ? et quelle réponse dois-je faire aux excuses qu’il pourrait présenter ?

— J’ai prévu votre demande, me dit Glanville avec une impatience mal dissimulée, vous n’avez qu’à lui remettre ce papier, cela évitera toute discussion. Lisez-le, je ne l’ai laissé décacheté que pour cela. »

Je jetai les yeux sur la lettre que Glanville avait remise entre mes mains, elle était ainsi conçue :