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Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874 tome II.djvu/63

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CHAPITRE LXIV


J’étais triste, mélancolique, pensif, lorsque je quittai le presbytère. Je maudissais du fond de mon cœur ce système d’éducation si stérile pour le plus grand nombre, si pernicieux pour quelques-uns. « Misérable illusion, me disais-je, qui ruine la santé et fausse l’intelligence, à l’aide de ces études aussi inutiles au monde que dangereuses pour celui qui les entreprend ; car elles le mènent à l’incapacité dans la vie publique, à l’ineptie dans la vie privée ; elles l’exposent à faire rire de lui des étrangers ; à être victime de sa femme, bafoué et volé par ses domestiques ? » J’avançais rapidement, fort occupé de ces réflexions, et je me retrouvai bientôt sur le terrain des courses. Je cherchai des yeux avec attention l’équipage brillant de lady Chester, mais en vain. La foule s’écoulait ; tous les personnages de distinction étaient partis ; les gens du peuple, groupés çà et là, criant et se débattant, paraissaient prêts à quitter le terrain. Les voix stridentes des distributeurs ambulants de cartes et de billets se taisaient, et tout allait bientôt rentrer dans le silence. Je parcourus la plaine espérant rencontrer quelqu’un de nos compagnons de voyage attardé. Hélas ! il n’y avait plus personne. Je dus donc, non sans ennui et sans regrets, opérer seul ma retraite.

Il était presque nuit, mais la lune brillait au milieu d’un ciel gris, et c’était bien le cas de lui adresser un sonnet car si jamais lumière fut accueillie par moi avec joie ce fut celle-là. Je songeais en effet aux chemins de traverse et au