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Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874 tome II.djvu/78

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CHAPITRE LXVI


Le pays tout entier fut en émoi aussitôt que le meurtre fut connu. Tous les myrmidons de la justice se livrèrent aux plus actives recherches afin de découvrir les assassins. Quelques personnes, d’abord arrêtées préventivement, furent presque aussitôt relâchées. Thornton et Dawson eurent à subir un interrogatoire et une enquête très-rigoureux, mais on ne put produire contre eux la plus petite preuve ; aussi furent-ils mis hors de cause. La seule circonstance qui autorisât les soupçons à leur égard, c’est qu’ils s’étaient arrêtés en route, mais la raison qu’ils en donnèrent, et qu’ils m’avaient donnée à moi-même, était plausible et naturelle. Ils indiquèrent le hangar où ils s’étaient abrités, et comme pour mieux confirmer l’assertion de Thornton, un gant qui lui appartenait, fut trouvé dans cet endroit. Enfin, et par-dessus tout, ma déposition, dans laquelle je fus contraint de mentionner la circonstance du cavalier déguisé qui m’avait dépassé sur la route et que j’avais vu ensuite sur le lieu même du crime, fit retomber tout le poids des soupçons sur cet homme inconnu.

Tous les efforts que l’on fit pour le découvrir furent inutiles. On acquit la certitude qu’un homme, enveloppé d’un manteau, avait été vu à Newmarket, mais on n’avait pas fait grande attention à lui ; on sut aussi qu’une personne dont le signalement se rapportait à celle-là, avait laissé quelque temps à l’écurie un cheval gris, dans une auberge