Page:Bunyan - Le pelerinage du chretien a la cite celeste.djvu/139

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Fidèle. Premièrement donc, en réponse à la déposition du sieur Envie, je ferai observer que tout ce que j’ai dit se borne à ceci : que les coutumes, les lois et les mœurs qui sont contraires à la loi de Dieu, sont par cela même diamétralement opposées au christianisme. Si j’ai eu tort de m’exprimer ainsi, prouvez-le-moi, et je suis prêt à me rétracter.

Pour en venir à la déposition du second témoin, le sieur Superstition, je lui ai dit, dans la conversation que nous avons eue ensemble, qu’on ne peut servir Dieu sans avoir une foi divine ; qu’une telle foi suppose nécessairement une révélation divine de la volonté de Dieu, et que par conséquent tout ce qui n’est pas conforme à cette révélation dans le culte de Dieu, procède d’une foi tout humaine, et qui ne sert à rien pour le salut.

Quant à la déclaration du sieur Flagorneur, je répète que le seigneur de cette ville, et tous ses amis, désignés par le témoin, sont plus dignes d’habiter l’enfer que ce lieu-ci, ou tout autre pays.

Alors le Juge, se tournant vers le jury, leur adressa le discours suivant : Messieurs, vous voyez devant vous cet homme qui a excité un si grand tumulte dans la ville. Vous avez entendu ce que ces respectables témoins ont déposé contre lui ; vous avez ouï aussi sa réponse et ses aveux ; c’est à vous qu’il appartient de décider s’il doit être pendu ou acquitté. Cependant, je crois utile de vous donner quelques explications relativement à notre loi.

Du temps de Pharaon-le-Grand, digne serviteur