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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/102

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Ce matin, dans une tiède embellie, l’effroi de la soirée mauvaise est oublié, et voici les toits aveuglants plaqués de diamants, la mer frissonnante des champs qui s’arriole en vagues glauques et argentées, les épis fermes plus gonflés, des nuages longs et vivaces nageant comme des silures dans un bleu nouveau.

Les logis s’ouvrent à la bonté de la jeune saison qui entre avec la chaleur et la lumière généreuse ; les bourdons impétueux se lancent dans les chambres, sonnent comme des cloches et s’en vont ; sur les routes illuminées, la vie marche, confiante, éblouie.

L’un, qui met une plume rouge à son chapeau, guide le char grinçant, les enfants portent les arrosoirs bombés, les vieux détordus

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