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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/107

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Fumeterre salé comme l’eau de la mer,
Benoîte pieuse, toujours en oraison,
Brunelle changeante, amie des abeilles,
Véronique bleue comme les yeux des petits,
Millefeuille qui arrêtes l’effusion du sang,
Scabieuse penchée au visage plein de tendresse,
Sauge violette enivrante et forte,
Esparcette vermeille qui portes haut le front,
Argentine aimable que le vent fait briller,
Anchis odorant dont l’esprit nous embaume,
Campanule qui tintes les angelus du pré.


Chaque fleur appelée répond : « Me voici », et le chœur des voix timides que le vent fait moduler reprend : « Soyons unies ».

Alors les corolles aimantes s’embrassent et les tiges souples se nouent fraternellement.

C’est l’heure où les parfums ailés sortent de leurs étuis secrets, et divaguent comme des âmes enchantées, venues d’un monde bienheureux.

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