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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/119

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les fleurs qui ornaient les bicornes, attachées aux chapeaux de paille. Chaque cavalier tient solidement sa danseuse, et les couples se suivent en un pas rythmé, entrecoupé de tours de valse où virent les triangles clairs des mouchoirs. Et puis, c’est la polka marquée par le tambour seul, et un sapeur, au milieu du cercle, saute comme un grand diable rouge. Des garçons s’invitent et partent d’un mouvement bondissant, tandis que les femmes, qui tiennent leurs enfants sur les bras, font la haie en se remémorant leurs beaux jours.

Et c’est, dans le soir toujours si calme, un entrain singulier, des rires mêlés au battement des pieds, des couleurs violentes qui tournent à travers le gris d’une heure où la mélancolie persiste autour de cette joie.

Une chèvre oubliée se plaint sous un arbre et, dans un pré marécageux, près de l’étang où les joncs grincent, deux mulets achèvent leur dimanche paisiblement.

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