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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/120

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Tchaou ! Arri ! Quitta ! Tsia !

C’est le départ pour les mayens.

À cette heure pleine de délices, le sureau tend ses bouquets en fleurs menues à la route souriante sous sa robe rayée où les rubans d’or alternent avec la soie bleue de l’ombre. La montagne immatérielle, plus enlevée dans le ciel, semble avoir passé la nuit près des séraphins aux longues ailes.

Autour des maisons brunes qui se raniment, la verdure humide s’égoutte aux creux des liserons qui retiennent soigneusement la rosée dans leurs coupes coloriées, les pendeloques de cytise retombent comme d’anciens bijoux, l’églantier enserre le prunier dans ses branches minces, la vigne curieuse grimpe au galetas, les phlox et les lys martagons se réveillent dans les courtils.

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