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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/130

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Ils sont tous partis, c’est le silence.

Près des chênes verts, Printemps s’est assis sur le raidillon qui domine la ruine. Son regard s’embrume et ses yeux ensommeillés contemplent son ouvrage pour la dernière fois. La campagne est en pleine vie.

Dans le froment qui monte, on a arraché les chardons ; la vigne prospère ébauche les grappes nombreuses d’où coulera la vendange, les pommes de terre font des touffes d’un vert obscur et les fleurs des fèves regardent avec des yeux noirs veloutés.

Tous les arbres portent des boules vigoureuses qui deviennent les pommes écarlates, les poires cambrées, les abricots en soleil, les noix précieuses pour les repas d’hiver, qui ne craignent plus qu’une pluie le jour de la Saint-Jean.

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