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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/47

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parfumée, tout le plateau tressaille, jusqu’à l’humble parmélie, épouse fidèle du rocher. Les mélèzes harmonisent avec le vent un Te Deum qui retentit dans la forêt, et, sur les pas du voyageur alerte, c’est un tapis de fête, qui se déroule jaune, blanc et violet.

Et voici les maisons, qui n’ont pas encore dépouillé la mélancolie des heures mortes, elles apparaissent à travers les saules hérissés de baguettes jaunes, qui ont l’air de venir de la Chine ou de ces pays loin… tout en couleurs.

Pendant le service divin, les villages rêvent sous l’enchantement pieux du Dimanche ; seule, l’église musicale prie, et on l’entend : Veni Creator Spiritus. Sur son rayonnant visage, Printemps rabat ses ailes blondes, il invoque le Tout-Puissant, à genoux près de la dernière neige qui agonise contre un raccard.

Tandis qu’il se recueille, les logis déserts méditent avec lui, et le calme du jour béni est plein d’une caressante douceur : dorment

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