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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/48

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les fenêtres fermées, dorment les toits sans fumée, dorment les portes closes où sont attachées des couronnes.

Sur la crête bleue d’un toit, le Verdier chante :

« Printemps, rajeunis cette paix.

Donne tes fleurs aux petits qui courent dans les prés où se promène le coq important.

Qu’ils reviennent à la maison le poing rempli de couleur fraîche et de bonne odeur, pour dérider la fenêtre abandonnée pendant l’hiver.

Pose une benoîte brune et rose près de l’agneau étonné qui est né d’hier, elle le réjouira.

Ranime les joubardes serrées au faîte de la maison, et les vieilles poutres seront joyeuses en les voyant.

Fais jaillir entre les pierres l’ésule douce aux vieux murs, qui vont sourire à ses feuilles tremblantes. Lève dans l’herbe nouvelle les cierges blancs des crocus, alors nous serons contents.

Le soleil va jaunir parce que tu es venu. »

La messe n’est pas finie. Sur les seuils, la poule impatiente pique des choses toutes petites, et secoue des ailes de soie ou sont écrits

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