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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/53

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un cep… une petite grappe, un autre cep… une autre petite grappe, ça ne fait qu’une goutte pour quelquefois, quand ils ont besoin. Autrement ils se tiennent sur le lait, et quand il vient quelqu’un, on fait le café, avec le pot et la tasse, au lieu de la bouteille ! Mais, pour l’herbe et le gazon, chez eux profite bien, le fourrage vient jusqu’ici, » et Mathi frappe son genou. Un bout de journal sort de la poche du pantalon brun, en laine épaisse et roide.

« — Qu’est-ce que c’est, Mathi ?… »

« — Une gazette qu’on m’a prêtée par rapport au tremblement de terre de San-Francisco. » Et il déplie la feuille que le soleil rend toute blanche.

« — Attendez, je peux lire « quanti » qu’il fait pas sombre. » Il commence à demi-voix, les mots bourdonnent comme des guêpes, et — lorsqu’il lit trente mille moutons, oh, la ! la ! — Mathi s’arrête court. « Quel pays riche ! c’est pour ça que viennent les catastrophes, ils sont trop orgueilleux à « Ner-Yok » et

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