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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/54

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par là, c’est des pounitions du bon Dieu ! »

La belle lumière coule sur les manches violettes du gilet de travail, elle joue avec la poussière arrêtée à la ganse du chapeau, et les rides de Mathi, dans sa face illuminée, font de beaux petits plis dodus. Il a oublié, serrée entre le pouce et l’index, la pincée de tabac qu’il allait prendre ; suffoqué par la richesse de San-Francisco, il la lâche et recherche sa tabatière : « Souhaitez-vous une prise ?  » — « Volontiers, comme il sent bon votre tabac ! » — « J’y ai mis une goutte d’huile de genièvre. »

La gazette éclaire les yeux ronds, intéressés. Mathi reprend : « Trente mille moutons ! Et tout saccagé ! À présent ils auront assez à faire par là, mais ceux qui sont morts, sont morts… Ah ! oui, c’est des pounitions de Dieu, pas autre chose ! Pour ça, Pompéï était aussi une grande ville, elle a pourtant été submergée, enfoncée… C’était alors du côté de Naples. »

« — Mais vous avez vu qu’aujourd’hui

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