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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/58

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plus qu’à la nuit. Mais toi, la plante, que fais-tu dans ton creux ?

« — J’attends mes fleurs, elles ne viennent qu’avec les hirondelles, ce sera encore long. »

Gérôme à son botch : Arri ! Arri !

La Chélidoine : Au revoir.

Les geais, en manteau isabelle, jouent sous les aubépines, les gamins font des ricochets dans le double bassin de la fontaine, le soleil est tout pâle et les enfants gardent le gros gilet de laine rousse, bordé de vert, où se voit un dessin tressé dans le tricot. Ils causent en se tenant par le cou ; en haut d’un escalier de pierre une petite fille élève au dessus de sa tête une grosse botte de myosotis, azurée comme un morceau de ciel. Sur un frêne, le Verdier chante :

« Printemps, que ta suave bénédiction parfume le front de cette enfant ! »

Entre les troncs clairs des noyers, il y a de grandes taches indigo, c’est la montagne, au loin…

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