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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/59

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Et la journée sera douce : les feuilles circonspectes avancent dans leur petit voyage si lent ! Elles se comparent, la route entend ce qui se dit dans le prunier.

Un Bourgeon fermé : Allez toujours, les pressés, moi j’attends. J’ai senti la bise cette nuit, vous serez jolies quand vous aurez le nez gelé, tout noir.

Une Feuille : Toi, d’abord, tu n’es pas né, et tu radotes. Regarde le Midi, rose comme une fleur, c’est le grand beau, nous n’avons rien à craindre. Angélique criait tout à l’heure : « C’est le vingt aujourd’hui. Au vingt avril, on peut sortir ! »

Une Mésange : Elle a raison, dépêchez-vous que nous cachions nos nids, tout le monde nous voit !

Le Pic : Toc, toc, toc.

La Mésange : Que cherches-tu, par là, Tête-en-Bas ?

Le Pic : Peu de chose ! Il y a beau temps que je fais maigre, mais j’espère que tout va

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