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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/62

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La neige est venue un moment ce matin, quelques minutes où les flocons volaient avec les pétales détachées.

C’est la rancune de l’hiver, encore assis là-haut, qui envoie une dernière poignée de poussière avant de s’en aller. Claude dit qu’il a blanchi en bas, presque jusqu’aux vignes.

Le bourgeon de prunier se rengorge dans sa cachette, mais Printemps rit à la barbe du vieux géant qu’il remplace : « Tu as beau faire, ce n’est plus l’heure, ramasse ta neige et va te cacher dans les trous bleus du glacier. » Le soleil monte pour aller voir ce qui se passe sur le petit chemin, le long des emblavures.

Le Blé qui pousse : Enfin, me voilà sorti ! Le pays a changé depuis l’autre année où je n’étais qu’un grain à cette même place. Ils ont abattu les arbres en haut du Zandbote,

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