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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/63

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les chênes et les ormeaux sont par terre, et le joli cerisier, pourquoi ?

Un caillou : Ils font une route nouvelle et massacrent tout, croyant que sera mieux ! Je suis bien content d’être ici, on casse des pierres toute la journée.

Le Trèfle : Les hommes ne peuvent pas se tenir tranquilles, à cause de leur ambition. Nous sommes bien plus heureux, Dieu nous laisse notre simplicité.

Le Lézard : Tu parles sensément. Moi, je ne voudrais pas changer mon sort : Sur la grosse pierre ronde où l’on est si bien, je fais la cour à ma bonne amie ; elle est caressante, toute longue et grise avec de jolis points bruns ; sa gorge bat, ses yeux sont beaux, nous nous aimons tendrement. Notre maison de terre douce est comme un palais : à l’entrée, les prêles ont mis des piliers d’or, il y a plusieurs terrasses à notre jardin, où poussent des buissons de gratterons violets, des bosquets de ronces et de fusains. Le ruisseau coule en bas, près des menthes qui

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