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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/64

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sentent fort, les cétoines polies se reposent là. Maintenant la tige des spirées luit toute rouge comme la poitrine du « grand seigneur » qui passe quelquefois dans la haie ; sur ce bord mouillé, les plantes deviennent plus grosses qu’ailleurs, et la source descend à deux pas sous les coudres aux belles feuilles, elle nous dit ce qu’elle a vu dans la forêt.

Un petit Nuage : C’est joli de t’entendre, lézard, tu me donnes envie de m’arrêter ici un instant.

Le Lézard : Tu ne saurais mieux faire, reste un moment près de nous, dans ce coin que nous aimons, comme le papillon qui vient nous voir de temps en temps. Il est poilu, il tremble, il fait du vent avec ses ailes et nous éblouit : et puis, quand il se pose sur ses jolies pattes, fines comme du crin, nous parlons. En allant par-dessus les campagnes, il voit tout, entend tout, sait les nouvelles, mais toi, nuage, tu montes bien plus haut que le papillon, que nous diras-tu ?

Le Nuage : Je vous dirai, à toi lézard, au

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