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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/67

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Je suis sortie à l’aube pour aller recueillir la fleur de l’épine noire. Le ciel est plein de nuages tristes, pas un rayon.

J’entends la voix de Printemps, près du raccard, il dit au vent : « Va vite tourner la croix du clocher du côté de Nendaz, et monte à la forêt chercher Brouillard, il faut arroser. Tout le monde se plaint de toi ces jours-ci, tu souffles comme un enragé et l’herbe ne vient pas. L’an passé, à cette époque, on pouvait faucher partout, cette année on n’a rien. Les uns vont chercher du foin aux mayens, les autres hachent la paille ou achètent du son pour le cuire avec le sel et la feuille de l’ormeau, cela ne peut pas durer, tâche de rester tranquille. »

Le vent file assez penaud et la commission est bientôt faite. Brouillard est là :

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