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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/85

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lentilles d’eau, les ceps trempent, leur pied noircit ; ils bourgeonnent et s’impatientent :

« Quand nous plantera-t-on dans le bon brisier ? On ne fait rien que causer avec la grenouille qui dit toujours même chanson.

« Si nous pouvions retourner vers le parchet de l’an passé. C’est gai contre la route, on voit les gens passer et les chèvres racontent des histoires en broutant au pied des murs. Et puis, on a plus chaud qu’ici ; Jean Marie a dit que ce serait pour cette semaine, nous sommes encore là ! »

Un Noyer par terre : Ne vous plaignez pas, vous pousserez là-bas au bon soleil ; pour moi, c’est fini, le grand vent m’a déraciné, je meurs.

Et puis, le silence passe tout à coup.

On entend une tige de fléole sèche qui se caresse avec un bruit d’ailes de papillon contre un lattis de jardin.

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