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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/90

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Printemps : Il vaut mieux finir quand on est encore jolie.

Et voilà que le marguillier sonne pour un baptême. La cloche annonce par trois coups isolés qu’il y aura un nouveau chrétien au village, car elle n’en frappe que deux pour une fille.

La marraine, en grande toilette, avec son manzon étroitement ajusté, sa coiffe de satin à dentelles et son beau tablier moiré, porte sous un voile à ramages le nouveau-né bien caché, un gros bouquet marquant la place de sa tête. Le parrain qui tient un cierge l’accompagne ; un moment luisent les fleurs artificielles, les paillettes d’or, les rubans vifs qui flottent et la broderie blanche autour du voile : c’est une apparition à la fois grave et allègre, pleine d’espérance, qui s’évanouit dans l’église froide, tout à coup.

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