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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/91

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Sur un sureau tordu, le Verdier chante.

C’est aujourd’hui le vingt-quatre Mai, jour de l’Ascension : un jour cendré, doux à pleurer, qui fait penser que Jésus, en retour nant dans la maison de son Père, a emporté dans sa gloire tous les rayons. Le vent aussi l’escorte là-haut, avec la joie et le soleil, et c’est ici un calme d’abandon, une atmosphère pieuse de sacristie odorante où s’attardent des fumées. Que voit-on aujourd’hui ? La ruine, dans son manteau somptueusement mélancolique, tissé d’absinthes grises et de muscaris violets, les fleurs de l’aubépine, posées dans les haies comme des vols de mouches blanches, les toits éteints, les chemins vides, l’étonnement du tombeau ouvert

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