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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/92

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et délaissé. Et c’est, dans le Ciel, une réjouissance infinie, mais, sur la terre, il n’y a que l’ennui de celui qui demeure seul quand toute la maison s’est rendue à une belle fête.

Les cloches ont commencé tôt leurs antiennes qui se balancent sur les villages, oiseaux mystiques, aux larges ailes.

Les montagnes engourdies se dissimulent, le jour long les frôle à peine, et les heures placides mènent leur ronde plus lentement pour atteindre le crépuscule étouffé, sous la lueur qui barre le fond de la vallée, à travers les lames des contrevents du ciel. Et, cette journée traînante nous conduit, sans doute, à l’une des nuits fatidiques de Mai, où l’on rencontre ceux de la bande d’Hérode. Printemps qui somnole près du château entend les pierres inquiètes en parler :

« Tu te rappelles, quand le garde Héritier les a aperçus en bas, en Pellier, son fils tremblait encore, là, près de nous, en le racontant au vieux Favre. »

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