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Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/205

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après tout, je voudrois bien qu’un de vous autres connoisseurs me fît le plaisir de me dire quelle espèce d’amusement un endroit comme celui-ci peut donner à un homme qui, depuis long-temps, est las de courir après les beaux visages » ?

Tout le monde se mit à rire ; mais personne ne répondit.

Le Capitaine. « Eh bien ! nous voilà tous ébaubis, et personne de vous ne peut me résoudre cette question. Je soutiens donc que vous ne venez ici que pour faire parade de vos minois : encore une bonne moitié est-elle honnêtement laide ; et l’autre, Dieu me pardonne, semble à peine tenir à l’espèce humaine ».

M. Lovel. « Il ne nous convient pas, monsieur, de décider ce qui peut amener ici les dames ; mais, quant à nous ; je crois que nous n’y venons que dans le dessein de les admirer ».

Le Capitaine. « Si je ne me trompe, vous êtes le même que je vis l’autre soir à la comédie y — n’est-ce pas » ?

M. Lovel fit une inclination.

Le Capitaine. « Ah çà, messieurs, il faut que je vous compte un trait impayable. — À la fin du spectacle, ce galant homme nous demanda quelle étoit