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Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/206

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la pièce que l’on venoit de jouer. Que je meure si je vous ments ! ha ! ha ! ha » !

M. Lovel. « Si vous étiez fait, comme moi, au ton de la capitale, — ce qui, je présume, n’est pas trop votre cas, — cela ne vous paroîtroit pas si extraordinaire ».

Le Capitaine. « Comment, pas extraordinaire ? Si cela arrivoit tous les jours, je conseillerois, par la sambleu, d’envoyer ces gaillards à l’école s’amuser avec des contes de ma mère l’Oie, plutôt que de mettre le nez au spectacle. Vive, morbleu, la comédie ! ce n’est que là qu’on retrouve encore un grain de bon sens ; car, pour les autres endroits publics, je n’en donnerois pas un zeste. Par exemple, vos opéra, je voudrois bien savoir ce qu’il peut y avoir de joli ».

Mylord Orville étoit très en état de répondre ; mais il crut qu’il ne valoit pas la peine d’entrer en contestation avec le capitaine, sur un sujet auquel il n’entendoit rien, et qu’il sentoit tout aussi peu. Il se tourna donc vers nous, et dit : « Ces dames sont si tranquilles, et nous nous emparons seuls de la conversation, sans considérer que nous nous faisons le plus grand tort. — Je serois bien charmé, ajouta-t-il en s’adressant à miss Mirvan,