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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/118

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la même épithète : en tâchant d’acquérir la solidité de l’autre sexe, elle a perdu toute la douceur du nôtre. Cependant, comme je n’ai ni le talent ni le courage d’argumenter avec elle, je n’ai pas à me plaindre d’elle personnellement : son exemple me prouve de plus en plus combien la douceur est une qualité indispensable pour les femmes ; celles qui en manquent m’embarrassent presque plus que la société des hommes. M. Villars n’aime pas trop madame Selwyn, et il a désapprouvé plus d’une fois son penchant à la satire ; je crois même qu’il ne m’a laissé partir avec elle qu’à contre-cœur, et qu’il y a été déterminé par la seule idée que l’usage des eaux de Bristol me feroit du bien. Madame Clinton est aussi avec moi ; de sorte que je suis on ne peut pas mieux soignée.

Je continuerai à vous écrire avec autant d’exactitude que si vous étiez ma seule correspondante. Je donnerai peut-être moins d’étendue à mes lettres ; mais vous savez que je dois partager mon temps entre vous et M. Villars. Il s’attend à recevoir de mes nouvelles dans le plus grand détail, et rien n’est plus juste que de le contenter ; mon devoir m’y oblige, et ma chère miss Mirvan m’ex-